L’annonce d’un mouvement de grève de la surveillance des examens a provoqué l’hostilité générale du gouvernement et des éditorialistes. Écoutons l’inénarrable Pascal Praud sermonnant l’enseignante Frédérique Rolet : « pour tout vous dire, on a du mal nous même à savoir ce que vous n’aimez pas dans cette réforme. Mais enfin, le jour du bac ! C’est un tabou le bac, c’est un des moments les plus importants de la vie d’un collégien… euh… d’un lycéen ». lien
Les élections européennes de 2019 ont marqué un net recul pour la gauche eurocritique sur tout le continent, pouvant s’expliquer à la fois par le manque de lisibilité de leur ligne politique, et par une moindre participation des classes populaires hostiles à l’UE.
Petit tour d’horizon:
Article publié sur mon blog Mediapart : https://blogs.mediapart.fr/ramzi-kebaili/blog/070419/les-gilets-jaunes-face-leurope-fric-ric-frexit
article publié sur mon blog Mediapart : https://blogs.mediapart.fr/ramzi-kebaili/blog/270319/pour-un-frexit-de-gauche-ecologique-et-solidaire-ouvrons-le-debat
Interview dans Le Média le 19 mars 2019 : présentation de mon livre Quittons l’Europe !
La parution de l’ouvrage collectif La gauche à l’épreuve de l’Union européenne, rédigé par le collectif Chapitre 2 (Aurélien Bernier, Morvan Burel, Clément Caudron, Christophe Ventura et Frédéric Viale), indique que le tabou autour du Frexit de gauche commence progressivement à s’estomper.
Le mardi 5 février sera un grand jour. Un jour de luttes pratiques avec la grève générale appelée par les Gilets Jaunes et le mouvement social. Et un jour de réflexion théorique puisque le collectif des Citoyens Souverains recevra l’immense intellectuel Bernard Friot pour poser un débat fondamental: comment vaincre l’UE, Macron et le Capital? Ce débat, qui aura lieu à 19h à Pantin, constitue une étape nécessaire dans la reconstruction du camp politique qu’on appelait autrefois « la gauche ». Le mouvement des Gilets Jaunes a prouvé à celles et ceux qui en doutaient que la population n’en pouvait plus de décennies de libéralisme, mais que les organisations politiques actuelles échouaient à incarner une alternative. Il reste donc à comprendre les raisons de cet échec.
Suite à ma tribune Pour une souveraineté nationale de gauche, qui mentionne certaines ambiguïtés d’une initiative du site La Sociale, ses co-initiateurs Jacques Cotta et Denis Collin ont répondu en qualifiant mon article de « saloperie fielleuse » (sic) qui répandrait « le poison de la calomnie ». Ils martèlent notamment que j’aurais tiré les sources de ma tribune, publiée le lundi 7 janvier sur mon blog, d’un article du Figaro aux citations similaires publié lui le vendredi 11 janvier. Accusation pour le moins curieuse… S’il ne s’agit pas d’une coïncidence, il est vraisemblable que ce soit, à l’inverse, le Figaro qui ait repris les citations de ma tribune (sans même le mentionner).
Comme les co-auteurs de La Sociale ne citent pas mes arguments, je rappellerai simplement que mon blog Nation inclusive défend la perspective d’une sortie de l’UE sur des bases clairement antiracistes, populaires et inclusives. Ai-je cherché à les calomnier? Non : je ne m’appuie que sur leurs propres citations (sur la xénophobie, sur l’immigration, sur le gouvernement Salvini…), ainsi que sur celles de Jacques Sapir, en prenant garde de ne pas caricaturer leur propos. Un désaccord de fond ne constitue pas une « invective » ou une attaque personnelle.
Je maintiens qu’il existe des conceptions antagoniques de la souveraineté, et qu’aucune réponse n’a été apportée à mes arguments. Il est également curieux que Jacques Cotta et Denis Collin m’accusent de ne pas vouloir « discuter » et de ne pas avoir été présent à leur réunion du samedi 12 janvier pour débattre, alors même qu’il s’agissait d’une journée importante de mobilisation des Gilets Jaunes, mouvement où se joue véritablement la souveraineté populaire. Plutôt que d’alimenter une polémique stérile, je les prends donc au mot, en leur proposant que nous menions ce débat indispensable sur les différentes conceptions de la souveraineté, avec des arguments de fond et sans invective.
Les évolutions actuelles du Brexit, ou plus exactement du vol du Brexit décidé souverainement par le Royaume-Uni il y a deux ans, fournissent des enseignements incontournables pour tous les soutiens d’une sortie de la France de l’Union Européenne. Ces enseignements doivent être d’autant plus pris au sérieux que la France est également dans l’euro, ce qui rendra une sortie d’autant plus difficile – mais évidemment possible et souhaitable si on s’y prépare en amont.
1) La Grande-Bretagne paye pour la colonisation de l’Irlande du Nord
Fervent partisan de la sortie de l’UE et de l’euro, je réponds ici à l’interpellation de militant(e)s de l’UPR afin d’éclairer des divergences de fond, sans procès d’intentions.
1) L’aveuglement aux rapports de pouvoir
L’UPR propose de reporter plusieurs débats fondamentaux, comme la dette ou la politique énergétique, tant que nous n’aurons pas récupéré la capacité de choisir nos politiques commerciales ou monétaires. D’abord récupérer le pouvoir, avant de voir ce que l’on en fait. Pourtant si on n’accompagne pas le retour au franc d’une socialisation des banques et de la dette, les marchés financiers nous mettront en faillite. Et la sortie du marché commun nécessite de relocaliser nos activités et de réduire la consommation d’énergie des grandes entreprises (ce qui sera au passage très bon pour le climat!). La sortie de l’UE doit donc se préparer globalement, en étant conscient que cette institution n’est qu’une émanation de notre classe dirigeante qui fera tout pour conserver ses privilèges et son mode de vie destructeur.