Cet article a essuyé un refus de publication du journal Marianne, qui avait pourtant publié quatre articles favorables à M. Peña-Ruiz. Ce qui illustre parfaitement la thèse qui y est défendue.
Les propos de M. Peña-Ruiz « Le racisme antimusulman est un délit. La critique de l’islam, la critique du catholicisme, la critique de l’humanisme athée n’en est pas un. On a le droit d’être athéophobe, comme on a le droit d’être islamophobe » ont déjà fait couler beaucoup d’encre, mais le débat n’a guère avancé. En effet, dès le départ, l’alternative a été mal posée par le philosophe : entre la critique de la religion, qui ne peut en aucune façon être qualifiée de « phobie », et des actes ouvertement délictueux comme l’agression physique ou verbale de musulman·e·s, il existe un troisième sens au mot « islamophobie », qui est aujourd’hui le plus répandu. Il s’agit de toutes les nouvelles interdictions et normes juridiques inventées ces dernières années, notamment celles dirigées contre les tenues islamiques (foulards, burkinis…). Il est important de noter que si ces sujets sont considérés comme « controversés » à gauche, ils ne le sont pas du tout chez le Défenseur des Droits Jacques Toubon, pourtant homme de droite, qui a clairement dénoncé l’illégalité des atteintes à la liberté vestimentaire. Et même lorsque cette islamophobie parvient à s’exprimer sous une forme juridiquement légale, force est de constater qu’elle constitue une arme particulièrement dangereuse entre les mains des gouvernements occidentaux.

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